Lucia Reyes expose dans « le Couloir » à partir du 12 octobre jusqu’au 02 novembre

Le dimanche 12 octobre jusqu’au 02 novembre.
Vernissage le 12 à 11h
+ installation à l’occasion de la toussaint d’un « autel de la mort » les 1er et 2 novembre dans l’atelier de l’artiste
 
Après Claude Gagean, Ute Dreher, Caroline Riegert, Myriam di Lorenzo, Marie-Pascale Engelmann et Alain Riff, c’est au tour de Lucia Reyes de nous faire entrer dans l’antre de son atelier pour un voyage généreux, métaphorique et coloré.

Le papillon monarque est un insecte qui quitte le Mexique pour les pays du nord de l’Amérique avant de retourner au Mexique à la saison froide.
Le papillon monarque est une métaphore pour Lucia Reyes. Il est celui qui traverse les frontières sans passeport et il est symbole de vie, de liberté, de mouvement et de poésie chez les Nawatl (les Aztèques). Symboles et éléments qui sont permanents dans le travail de Lucia Reyes née au Mexique il y a plus de 60 ans.
Ce permanent aller – retour entre sa culture d’origine et son travail en France est évidemment visible dans son parcours de vie.
Lorsqu’elle était petite fille au moment de partir à l’école elle enfilait ses souliers qui souvent contenaient des papillons qu’elle écrasait en mettant ses chaussures trop vite parce que pressée.

C’est là l’origine de l’hommage qu’elle rend dans cette exposition.

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Sa formation de peintre est très libre ; comme enfant elle se rendait dans les jardins publics pour peindre sans enseignement de façon tout à fait libre.
Arrivée en France à l’âge de 21 ans, elle entre aux beaux arts à Paris où elle veut « apprendre les techniques »
A ce moment elle rencontre Francis et Bernard Bachet qui vont héberger la jeune étudiante, mais également Bazaine et Manessier dont elle salue l’humanité.

 

Son arrivée à Strasbourg correspond à son désir de travailler le bas relief et le haut relief afin de continuer la tradition aztèque, elle se retrouve ainsi « un pied là-bas, un pied ici » selon sa formule, elle entre le Mexique et la France, Strasbourg à la limite entre l’Alsace et l’Allemagne. Ceci à l’image d’une vanité mexicaine de la vie et de la mort représentée par un visage coupé en deux, une partie vivante l’autre sous forme de crâne vide.
Cette évocation de sa vie ne serait pas complète si l’on oubliait de mentionner son engagement dans le travail social, travail dans lequel elle accompagne, par le biais des activités artistiques, ceux qu’elle nomme des « délaissés de la vie quotidienne » qui la récompensent par leur « richesse humaine ».

Lucia Reyes ne veut entrer dans aucune catégorie, et donc ne fait référence à aucun mouvement pictural ; néanmoins on peut distinguer trois grandes séries de travaux :

  •  les travaux géométriques qui sont une référence explicite aux motifs anciens aztèques
  •  les peintures gestuelles qui sont d’après elle « l’expression de l’énergie de l’espace dans lequel elle vit » mais également une sorte d’hommage à « la beauté des œuvres des artistes européens »
  •  la gravure parce qu’elle « aime travailler à l’envers » donc apprendre à travailler autrement.

L’exposition dévoile les multiples visages de Lucia Reyes. L’accrochage est une promenade entre les différents territoires qui l’habitent, une sorte d’inventaire à la Prevert, un hommage au prince aztèque Quetzalcoatl ; un hommage aux femmes japonaises pêcheuses d’ormeaux, une référence au jardin botanique de Strasbourg, une vision de la ville de Rome par la fenêtre de son atelier donnant sur un pont de chemin de fer, une « utopie de l’encre de Chine »

« je ne suis pas chinoise, mais je fais quand même de l’encre de Chine »

Au travers de grandes peintures colorées, de monotypes, de gravures, on passe de son Mexique originel à une défense des femmes qui souffrent de la pollution au Japon, à sa vision « utopique » depuis son atelier à Strasbourg et à une « utopie de l’encre de Chine » à une vision de la beauté du jardin botanique près de chez elle. (Il est à noter que si son hommage au jardin botanique de Strasbourg est vendu une moitié de cette recette ira à un hôpital d’une région particulièrement déshéritée du Mexique).

En fin d’exposition au moment de la Toussaint, les 1 et 2 novembre, Lucia Reyes installe dans son atelier un autel des morts à la façon mexicaine ; et l’on revient là comme une boucle, à ses origines dont la culture est permanente dans son œuvre.

« il faut vénérer les morts » dit-elle , mais ce n’est pas forcément religieux, ça va au delà, certes ceux qui sont plus religieux mettront en exergue la vierge de la Guadalupe, idole de la vie et de la mort couverte de crotales et de têtes de mort. Dans cette installation elle nous présente une transposition des mythes aztèques. Les couleurs de cette statue de la vierge de Guadalupe sont celles utilisées principalement par Lucia Reyes , le vert et le rose.

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recto carton LR